BIKEPACKING OU VÉLOTOURISME? - Un regard sur les distinctions
- Publié le
- Par Jaque Parisien

Toutefois, il semble y avoir une confusion entourant les termes de «bikepacking» et de vélotourisme. Là, semble-t-il, les frontières sont floues et, par impatience, les deux deviennent interchangeables.
Depuis toujours, les sciences pures, humaines et autres sujets d’études universitaires accordent une très grande importance aux distinctions à l’intérieur de leur propre discipline. Il en va de même pour le sport. Vous conviendrez tous du fait qu’un lancer des poignets n’est pas un lancer frappé au hockey, tout comme un coup de circuit n’a rien à voir avec un court et frappe au baseball. Le vélo n’échappe pas à ce phénomène. Vélo d’endurance, de performance, de montagne, de gravelle ou hybride, ces distinctions représentent en fait des modèles dont la géométrie varie sensiblement et, surtout, dont l’ultime utilité diffère totalement. Toutefois, il semble y avoir une confusion entourant les termes de «bikepacking» et de vélotourisme. Là, semble-t-il, les frontières sont floues et, par impatience, les deux deviennent interchangeables. Voyager à vélo, eh ben, c’est du vélotourisme, point à la ligne. Et pourtant…
Mon récent voyage de quelque 1 300 km m’a permis d’expérimenter les deux systèmes. En ce qui me concerne, j’étais équipé à l’os, comme le veut notre expression québécoise, du système proposé par Apidura, système se spécialisant dans le «bikepacking». Mon camarade de voyage, lui, a entrepris le périple avec les traditionnelles sacoches Arkel, en avant et en arrière, le tout accroché à des supports en métal. Nous avions tous les deux des sacs de guidon dont le style différait radicalement, le sien étant plus gros, massif, et le mien s’insérant à l’intérieur des deux cocottes, sorte de rouleau dans lequel on peut fourrer à peu près n’importe quoi, selon son mode d’organisation. Voici une photo de mon vélo le jour de notre départ.
Je préviens tout de suite que le but n’est pas de démontrer que l’un est meilleur que l’autre, car l’un et l’autre comportent des avantages et des désavantages que seuls les voyageurs sur deux roues sont en mesure d’apprécier. Donc allons-y sans préjugés ou parti pris.
Le système Apidura se veut, d’emblée, plus aérodynamique, plus léger aussi, car il vous force à choisir judicieusement les objets que vous apporterez avec vous. Les sacs, dans la gamme expédition du moins, sont imperméables, expérience à l’appui. L’espace de rangement, tout en étant relativement généreux, n’offre pas la capacité en litres des sacoches traditionnelles, Par exemple, si j’inclus le sac d’hydratation Apidura situé dans le bas du sac de cadre, j’ai pu partir avec tente, sac de couchage, oreiller de camping, matelas gonflable, vêtements, pas trop quand même, l’essentiel, quelques outils, des courrois Voile, au cas où, et évidemment les articles de toilette situés dans le sac d’accessoires s’attachent au sac de guidon. Si je voulais faire des courses au supermarché, une musette me servait de sac d’épicerie. Bref, c’est léger, compte tenu, aérodynamique, joli comme tout, si on aime ce style, et très équilibré en ce qui a trait à la répartition du poids. En revanche, ce peut être un vrai casse-tête quand vient le temps de chercher des articles, car il faut vraiment, et j’insiste, vraiment élaborer un système d’organisation si on tient à retrouver un article sans vider le contenu d’un sac. Par ailleurs, attacher les sacs nécessite un doigté, une dextérité, surtout s’ils sont paquetés, qui ne vient qu’après les avoir enlevés et rattachés plusieurs fois. Pour vous donner une idée, je n’ai jamais voulu détacher le sac de cadre puisqu’il comporte 7 points d’attache et je n’avais ni la patience ni le goût de me prêter à l’exercice.
Le système traditionnel. lui, est définitivement plus lourd, beaucoup plus lourd, plus encombrant, beaucoup moins aérodynamique, et comme rien ne se situe au niveau du cadre, l’équilibre du vélo en souffre. Par contre, l’espace de rangement est nettement supérieur. Mon camarade aurait probablement pu inclure un tas d’autres objets là où avec mon système, c'eût été tout à fait impensable. L’organisation est par conséquent plus facile aussi, car les sacoches s’ouvrant sur le dessus, on peut fouiller, trouver et retirer des objets sans trop de difficulté. En fait, à plus d’une reprise, il a dû prendre en charge des articles que j’avais achetés au supermarché car, avec la meilleure des intentions, je ne parvenais pas à trouver un endroit où les ranger. Cela dit, et de son propre aveu, plus d’espace signifie nécessairement plus d’objets, parfois, sinon souvent, inutiles car on réalise très vite, après le voyage, qu’ils étaient de trop. Les sacs de mon camarade n’étaient pas imperméables, ils étaient tout au plus résistant
à l'eau, ce qui l’obligeait à tout emballer dans des sacs de plastique avant de les insérer dans les sacoches. Enfin, dernier avantage de ce système, c’est la rapidité et la facilité de les détacher du vélo. Je vous parlais de doigté plus haut en ce qui concerne mon système, eh ben, pas pour lui, tout ce faisait vite et bien.
Pour conclure, chaque système comporte ses mérites. Avantages et désavantages sont le propre de l’un par rapport à l’autre. Si vous voulez en savoir plus, voir de visu, je vous invite à passer chez Vélozophie où on se fera un plaisir de vous montrer les deux systèmes. L’important demeurera toujours, peu importe le vôtre, d’enfourcher votre vélo et de voyager. C’est tout ce qui compte.