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LA PIQÛRE DU BIKEPACKING

  • Publié le
  • Par Jaque Parisien
LA PIQÛRE DU BIKEPACKING

Eh bien, j’ai été piqué par la mouche du bikepacking et, croyez-moi, ce que j’ai vécu cet été ne se compare d’aucune manière à ce que j’ai pu vivre jusqu’à maintenant à vélo.

Quand la mouche vous pique… Tout le monde connaît cette expression. Quand la mouche nous pique, on ne peut se débarrasser du sentiment de gêne qu’occasionne la piqûre. Ça démange, ça enfle, ça déconcentre, ça prend toute la place, on ne ressent qu’elle au détriment d’autres préoccupations qui, pourtant, mériteraient notre intérêt. Eh bien, j’ai été piqué par la mouche du bikepacking et, croyez-moi, ce que j’ai vécu cet été ne se compare d’aucune manière à ce que j’ai pu vivre jusqu’à maintenant à vélo. Et les conséquences?

Tout d’abord, je n’ai plus de voiture. Bon. Une autre facture salée de réparations m’attendait si j’avais opté d’accepter les travaux. Pas question d’engouffrer de l’argent dans une bagnole de dix ans quand, plus tard peut-être, je pourrai l’investir dans un vélo électrique, ou un vélo cargo tiens! Pourquoi pas? Ou dans une tente neuve ou m’offrir un voyage de plusieurs mois à vélo. Je concède toutefois que l’hiver québécois ne favorise pas tellement la transition à temps plein vers le vélo au détriment de la voiture. J’ai déjà pratiqué le vélo d’hiver, certes, déjà roulé en fatbike, mais l’âge, peut-être, me limitait à moins dix degrés, et ce, même emmitouflé par couches, des pieds à la tête (on devient douillet j’imagine dans la soixantaine). Plus froid que ça, je garais le vélo dans le garage, point à la ligne. En toute honnêteté, ma conjointe possède déjà une voiture, donc au pire, je pourrai la lui emprunter au besoin. Elle est généreuse comme ça, ma tendre. Ou encore, il y a le transport en commun, voire le taxi dans le pire des scénarios. En tout cas, chose certaine, la piqûre était suffisamment forte pour me départir de ma Kia… Forte.

Au surplus, chaque fois que j’ai voyagé, et ce sera toujours comme ça, je suis parti du point A à vélo pour revenir au point A à vélo. Je n’ai jamais utilisé ma voiture et je compte bien planifier mes voyages à venir de sorte à ce que le vélo soit ma seule option. Évidemment, je ne parle pas de l’Europe, du besoin de prendre l’avion. Mais comme je ne peux financièrement me le permettre, j’ai déjà mis une croix là-dessus et aspire plutôt à explorer et découvrir notre Amérique. Au pire, si je dois revenir au bercail par un autre biais, y a le train; mais au mieux, ma forme et ma santé me permettraient de faire une belle grande boucle pleine d’aventures, de paysages nouveaux et de culture. En tout cas, je puis vous assurer qu’à mon retour de voyage cet été, ma forme physique était à son pic. Je pétais le feu, comme on dit chez nous. Mais surtout…

Rien au monde ne se compare au plaisir de voyager à vélo, seul ou accompagné, et de ne pas avoir à revenir chez soi la même journée. Ni le lendemain. Ni le surlendemain. On rencontre des gens au hasard, on tisse des liens, parfois fragiles et temporaires, parfois plus solides et durables. Rien au monde ne se compare au fait de pédaler tous les jours, ou presque, sans trop savoir où on va manger ou coucher le soir venu. Rien au monde ne se compare au fait de choisir délibérément d’éviter les hôtels cinq étoiles à la faveur du camping ou du petit motel local en cas de sérieuses intempéries. Je n’ai pas besoin de confort mur à mur, juste d’une tente, d’un matelas gonflable et d’une bonne douche. S’il pleut à verse, ou s’il y a tempête, là je cherche l’abri fermé, sous un pont, sous une autoroute, dans un «warmshower» ou chez quelqu’un de généreux qui m’aura offert un lit, une cabane, une grange ou n’importe quel toit au-dessus de ma tête. Les plaisirs et douceurs de la vie ne se mesurent pas en étoiles ni en décors somptueux. Je préfère les vraies étoiles du firmament et les décors de dame nature.

Oui, j’ai été piqué, sérieusement. Sur le tard. Mais mieux vaut tard que jamais. Et ce qu’il me reste de vie en santé, je compte bien en profiter au maximum, dans la mesure de mes limites comme dans les limites de ma démesure.