LE CASQUE DE VÉLO EST-IL VRAIMENT NÉCESSAIRE?
- Publié le
- Par Jaque Parisien
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J’ose à peine imaginer le scénario sans casque. Ma tête j’y tiens, c’est la seule que j’ai. Ma vie aussi.
Quelle question! me direz-vous. Bien sûr qu’il est nécessaire! Vraiment? Pourtant il m'arrive souvent de voir des cyclistes ne pas en porter. Moi-même j’ai parfois été coupable de le troquer pour la casquette cycliste qui fait «cool», du moins à mes yeux. Et parfois, j’en conviens, le casque est encombrant et, au pire, carrément insupportable par une chaude journée d’été, et ce, malgré la ventilation améliorée des nouveaux modèles.
Pour être honnête avec vous, si je vous parle du casque aujourd’hui, c’est que j’ai vécu une vilaine chute récemment. Non, pas sur le gravier, pas non plus sur une véloroute en poussière de roche, mais sur une piste asphaltée, généralement très bien entretenue. Sauf pour la bosse. Imposante, sournoise et étroite tout à la fois. À 4 km de la fin de ma randonnée. Ne l’ai-je pas vue? Non. Voyez-vous, mon regard s’est détourné de la piste une fraction de seconde, question de tendre le bras pour prendre ma bouteille d’eau. Erreur de débutant ou, plus exactement dans mon cas, erreur de cycliste vieillissant. Donc je n’avais qu’une main sur le guidon, l’autre empoignant la bouteille. Je n’ai pas eu le temps de crier lapin que le guidon se tordait à gauche, me projetant du même côté pendant que mon vélo, lui, se retrouvait à droite. Allez y comprendre quelque chose.
Est-ce que j’allais vite? Oui, plus vite que la vitesse recommandée de 20 km/h sur les pistes cyclables. Pourquoi? Ben, j’étais seul au monde, je n’avais croisé personne, sauf deux dames au hasard. En fait, j’étais tellement seul que je me suis amusé à penser, tout en souriant, que la véloroute aurait pu porter mon nom puisque j’avais l’impression qu’elle m’appartenait. Je disais donc que je roulais plus vite, car la descente favorisait une augmentation de la vitesse et la proximité de «la ligne d’arrivée» m’encourageait à y ajouter un coup de pédales ou deux. Et vlan! Je me suis retrouvé projeté par terre assez violemment, merci beaucoup.
En un clin d'œil, j’ai fait le grand saut, j'ai glissé sur l’asphalte de tout mon côté gauche, ce qui m’a coupé le souffle et écorché genou, cuisse, hanche, bras et surtout l’épaule. Pour couronner le tout, je me suis cogné la tête suffisamment fort pour m’étourdir pendant quelques minutes. J’ai pensé aux pros qui chutent si souvent et au plaidoyer de Garneau, celui des vélos, en faveur du port du casque après sa propre chute. J’ai pris le temps de retrouver mes esprits, me suis tâté un peu partout, craignant la fracture, pour enfin en conclure que non, je n’avais rien de cassé. J’ai quand même fait la planche pendant 4 ou 5 minutes. Je vous ai dit que j’étais seul? Main sur le cellulaire, au cas où.
L’adrénaline aidant j’ai pu me remettre debout, redresser mon guidon et reprendre la route. Les pros font souvent ça eux aussi, se relever vite après une chute et enfourcher leur bécane sans y penser par deux fois. Du moins ils le faisaient avant l’implantation du protocole de commotion cérébrale. Là s’arrête la comparaison. Ce n’est qu’une fois arrivé à la voiture que j’ai commencé à ressentir le raidissement de ma cuisse gauche, la douleur à l’omoplate, ai remarqué les déchirures de mon maillot et j’en passe. J’avais aussi un mal de tête. Je me sentais vulnérable, fatigué, «poqué». Cette mésaventure m’aura coûté plusieurs jours de repos agrémentée d’antidouleurs et de relaxants musculaires. Et une sortie gravelle à Rigaud. Et je ne suis toujours pas rétabli à 100%.
Au moment d’écrire ces lignes, je puis vous dire que mon casque MIPS affiche une bosse témoignant du coup à la tête. Autrement, il semble intact, mais sa coquille est sans doute fragilisée puisqu’il aura encaissé le gros du choc. Je devrai donc le remplacer. J’ose à peine imaginer le scénario sans casque. Ma tête j’y tiens, c’est la seule que j’ai. Ma vie aussi.